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19 févr. 2010

Violents affrontements entre manifestants et forces de l’ordre à Gagnoa


Alors que des centaines d’opposants au président Laurent Gbagbo manifestaient ce vendredi à Gagnoa, dans le sud-ouest de la Côte d'Ivoire, des affrontements avec les forces de l’ordre auraient fait au moins trois morts et plusieurs blessés. C’est ce qu’a affirmé un opposant présent sur place à l’agence Reuters. L’information n’a pas été officiellement confirmée.

"Du côté de la présidence, on précise qu’il y a zéro mort", explique Norbert Navarro, notre correspondant en Côte d’Ivoire. "Le préfet m’a confirmé qu’il y avait bien eu une manifestation ce matin. Les organisateurs de cette marche n’avaient pas demandé d’autorisation et les forces de l’ordre sont donc intervenues. On ignore le bilan précis, le préfet ne confirme pas les morts. Ce qui est sûr c’est qu’il y a bien eu des tirs à balles réelles", poursuit le journaliste.

La police a "tiré des gaz lacrymogènes pour essayer de disperser la foule, et, comme on a résisté, elle a tiré à balles réelles", explique aux Observateurs de FRANCE 24 un commerçant de Gagnoa ayant participé à la manifestation. "Ils ont attaqué les manifestants après même pas 15 minutes", poursuit l'homme, dont FRANCE 24 n’a pas pu vérifier le témoignage. "La plupart des gens se sont enfuis quand ils ont entendu les premiers coups de feu, moi je me suis mis à courir lorsqu'une personne près de moi a été touchée par une balle et est tombée par terre."

Double dissolution

Les manifestations de l’opposition se succèdent dans plusieurs villes du pays depuis la dissolution, vendredi 12 février, du gouvernement et de la commission électorale indépendante (CEI) par le président Laurent Gbagbo. Ces événements, parfois entachés de violences, n’avaient pour l’instant pas fait de victimes. Des rassemblements ont notamment eu lieu jeudi à Abidjan.

Les manifestants de vendredi matin réclamaient le "rétablissement" de la CEI et une date pour le scrutin présidentiel, explique à l’AFP Gildas Konan, coordinateur local du mouvement de jeunesse du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), l'un des principaux partis d'opposition. Parmi les slogans scandés : “Nous voulons des élections libres" et "Gbagbo est un dictateur", rapporte sur FRANCE 24 Marc Chown Oved, correspondant de RFI en Côte d'Ivoire.

Le pays attend avec impatience l'élection présidentielle, maintes fois reportées depuis la fin du mandat de Laurent Gbagbo en 2005. La CEI, soutenue par l’opposition, a été accusée par le président ivoirien de "fraude" et de "manipulation" dans le traitement des contentieux sur la liste électorale provisoire.

Un "véritable coup d’Etat"

Suite à la double dissolution, le chef de l’Etat a demandé au Premier ministre Guillaume Soro de former un nouveau gouvernement, attendu samedi. Des tractations sont en cours. Guillaume Soro a aussi été chargé de proposer le "format d’une nouvelle commission électorale crédible qui pourra organiser des élections justes et transparentes".

Mais le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), qui réunit l’opposition, a dénoncé samedi un "véritable coup d’Etat" et a annoncé qu’elle ne reconnaîtrait "ni la nouvelle CEI ni le nouveau gouvernement en formation selon les termes de M. Laurent Gbagbo".


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